jeudi 9 avril 2015

Courage

En ces heures les plus sombres de notre histoire, il est bon de se rappeler qu' un homme, un seul avait prophétisé l' avènement d' un âge des ténèbres où l' intolérance et la ségrégation seraient aux portes du pouvoir. Cet homme, qui se dressa le torse nu contre les balles de la dictature afin de défendre les idéaux de liberté et de tolérance, nous lance un message vibrant, depuis les années 80. 30 ans plus tard, ce gag prend un sens terriblement actuel: Nicolaou, c' est le "whistle blower" de l' humour, le Edward Snowden du phylactère...
Car une fois encore, aucun détail n' est anodin dans cette planche: en dépeignant Placid et Muzo contre leur propre antagoniste, c' est rappeller au lecteur qu' en chacun de nous sommeille la bête immonde, qui ne demande qu' à se réveiller.
Énorme. Tout simplement énorme...

Dinosaurus

Le classicisme de ce gag est une bouffée d' air frais printanier qu' il serait extravagant de refuser. Après la gag du "cachet vitaminé" , ou retourne le gag dans l' autre sens comme un vieux slip pour en proposer l' antithèse, à savoir un volume de nourriture démesuré. Méthode radicale certes mais qui a fait ses preuves dans les mains du grand forgeron céleste, le Héphaïstos de l' humour, aka Nicolaou. Tout est bon dans ce gag (comme dans le cochon): les aliens ont des toques de chef sur leur tête de pac-man avec un pif en trompette, les tables sont recouvertes d' une nappe vichy, le jambon vient d' un dinosaurus (sic) et le cuistot dit "il me reste qu' un jambon". Si vous savez pas apprécier cela, je ne sais vraiment pas ce qu' il vous faut...

Terreur

"Yog-Sothoth est la clé de la porte par laquelle les sphères se rencontrent. L'homme règne à présent où ils régnaient jadis ; ils régneront bientôt où l'homme règne à présent. Après l'été vient l'hiver ; après l'hiver vient le printemps. Ils attendent en toute patience, en toute puissance, car Ils régneront à nouveau ici-bas."
"L'abomination de Dunwich", Howard Phillips Lovecraft


Service de qualité.

Il n' y a pas deux mois, Placid et Muzo étaient menuisiers. Par un mystère inexplicable, ils ont perdu toutes leurs compétences au point de ne même plus être capable de scier une planche ou enfoncer un clou. Amnésie collective? Dégénérescence? Là, pour le coup, je sèche...
Mais en fait c' est pas pour ça que je vous réveille. Non, je voulais juste mettre cette planche afin de prouver ma dernière théorie sur le gag du "quatre bras/jambes/têtes", variante du gag "à la monsieur Lecochon". Et c' est pas fini car leur opus chez les alien en possède plus que la frontière entre les deux Corées est fourrées de mines antipersonnel.
En plus cet alien fait un travail de cochon: un scie quoi et il cloue quoi précisément? On dirait qu' il est atteint d' un trouble obsessionnel compulsif.



Gag!

Vous êtes désormais bien rodés et savez aussi bien que moi reconnaître les "matrices à gags", armes redoutables d' efficacité, (brevet déposé par Nicolaou) afin de multiplier les gags de toute beauté sur la base d' un seul modèle. 
Si tout le monde connait l' inénarrable gag de "monsieur Lecharcutier/Laporte/Lindien" qui fait autorité dans tous les cercles littéraires, il faut souligner que le modèle est malléable selon le thème et les circonstances. Dans la cas présent, à savoir les planètes inconnues, le gag du "plusieurs bras/jambes/têtes" offre des perspectives inédites et un marge de manœuvre confortable pour aligner tout un bataillon de gags époustouflants qui vous fusillent les zygomatiques sans l' ombre d' un remord. 
Nicolaou? Un Spetsnaz de l' humour je vous dis...

dimanche 5 avril 2015

Petit bateau

Après un quinzaine de pages, et sans doute pour ajouter une touche de "réalisme" (si toutefois le mot "réalisme" a la moindre signification ici), Nicolaou a décidé d' affubler nos amis d' une combinaison spatiale du plus bel effet. Cependant, les bonnes résolutions ne durent jamais bien longtemps: le casque disparaît dès la troisième case et c' est carrément la combinaison qui part aux oubliettes à la fin. Retour du polo classique et du futal en tergal fuchsia: rien de tel pour un voyage interstellaire. 
Enfin, je ne suis pas un cador en aérodynamique mais permettez-moi de douter respectueusement quand à la capacité motrice de ce bateau.

La chance

Bonsoir. Je ' ai pas encore trouvé un gag spécial "Pâques" ou n' importe quel gag à base d' œufs/cloches mais officiellement j' ai encore le temps.
Non, cette fois je vais vous demander une concentration exemplaire car nous allons taper bien à sec et bien à fond dans la catégorie "reine" des gags de Nicolaou, celle qui demande toutes nos facultés cognitives afin de percevoir la subtile étrangeté du dialogue. Cela ne tient souvent pas à grand chose: un mot, une virgule ou une tournure bizarrement placée.
Je m' explique.
Ce gag commence à un rythme et sous un schéma très classique, avec en prime un "ron!" de ronflement qui fait autant de bruit que le "tuu" de la voiture et un "coin coin" en pleine ville. J' en déduis donc deux choses: 1) un des protagoniste a un asthme très prononcé. 2) Le traiteur chinois du quartier zigouille les canards dans l' arrière-boutique. C' est assez horrible à bien y penser.
Non, je veux simplement m' arrêter sur la phrase de Placid: "Muzo, tu crois à la chance?". Au début, je n' ai pas tiqué mais après avoir répété cette phrase, j' ai dû me rendre à l' évidence: elle ne tournait pas rond. La chance est par définition un concept non-préhensible et totalement fluctuant, sur lequel on ne peut spéculer car il ne repose sur aucune base statistique ou religieuse. Ainsi, comment peut-on "croire" à quelque chose qui ne tiens pas de la croyance mais d' un simple coup de dés du hasard? Même le destin on peut y "croire", pour peu qu' on soit convaincu qu' une main invisible tire les ficelles de nos choix. Mais la chance, non.
Voila ce qui se passe quand on sur-analyse les gags de Nicolaou: d' abord on perd son travail, ensuite sa femme et ensuite BFM TV vient squatter devant chez vous et parle en direct d' un "loup solitaire qui s' est retranché chez lui". J' vais leur faire goûter de ma Kala tiens!